Drawings
2018-22
Des champs des puits
Exhibition 2024
I dwell in Possibility, Losange, Brussels, Belgium
→ artlosange.com/...
Exhibition 2023
Traits d'union, Odradek, Brussels, Belgium
→ odradekresidence.be/...
Exhibition 2022
Texte, texture, textile, Odradek, Brussels, Belgium
→ odradekresidence.be/...
Chaque jour qui passe series, Indian ink, pencil and thread on paper, 14.8 × 21 cm, 2018
Minimal drawings selection, mixed media on paper, variable dimensions, 2018-22
Project in collaboration with Thierry Bodson for a 170-page book of drawings and poems, 21 × 14.5 cm.
Des Champs des puits is born from the interaction between my Minimal drawings project and the poetry of Thierry Bodson. At the heart of this encounter is the word and its ability to pierce into the soul as well as to entail matter.
The Minimal drawings record the echoes of the near and far world, serious and light. Using mixed media techniques, they are made on small cards on which notes are taken; up to day Minimal drawings is composed by more than a thousand drawings.
Thierry Bodson has laid down words regarding thirty of them. His texts were in turn taken into new graphics works. The dialogue between my drawings and his poetry have engendered constellations of drawings-poems which alter through successive translations and transformations.
Des hommes, des femmes
« Des hommes, des femmes, comme des fossiles, se mêlent aux souffles des galops dans la plaine, aux cavalcades, aux ruts, aux éboulis, aux écoulements. Emportés par les vagues, par la pluie, en continents dérivés, au bout de la terre, suspendus à la roche, accrochés à la nuit, des hommes, des femmes reprennent haleine. Comme des animaux dans la grotte de Lascaux, ils tricotent des rêves dans des matières terreuses, fouettent l'œil de beautés obscures qu'ils déposent sur des murs aux savoirs brûlants. Leurs gestes lents imitent le temps qui fait pousser les poils, les os, les organes. Leurs gestes lents démusèlent, dé-musclent, amusent l'intérieur des corps, débusquent les désirs qui les dévorent. Des hommes, des femmes aux fameuses parties de jambes sous la terre s'emboîtent les os, les cuisses, les dos, élargissent l'espace des peaux. Ils dévoilent sous les pans de robes aux dessins dénoués, des couronnes, des taureaux, des tornades. »
Thierry Bodson
C'est un astre apparu
« C'est un astre apparu, une fourmilière, la reprise d'un amour, d'une caresse cherchant sous les blessures un sein. C'est un essaim sans contour, un tas de griffes. Et c'est tout à coup que ç̧a déchire, que ç̧a brûle, que ç̧a troue la peau et tranche le cœur.
C'est une coupe boursouflée de mon foie. C'est peut-être ma rate qui s'électrocute, un trou à rat qui s'agrandit, qui grignote mon corps, qui sait où ç̧a s'arrête ? C'est une poignée de cicatrices dans une coupe de champagne.
C'est peut-être le bocal où naissent les étoiles, où se découd la toile des étendues, l'atelier où se recousent les pensées, où les souvenirs se pansent.
C'est peut-être un cœur retrouvé après tant d'années dans un coffre, un cœur très doux, cœur vidé, recousu, trop léger, retrouvé au creux d'une main. C'est peut-être mon squelette dont il faudra s'occuper. »
Thierry Bodson